La communauté internationale, consciente des menaces qui pèsent sur la biodiversité, s’est engagée, lors de la conférence de Rio en 1992, à travers la Convention sur la Diversité Biologique . Elle est actuellement signée par 193 « Parties » qui reconnaissent que la conservation de la biodiversité est une préoccupation commune de l’humanité. La France a ratifié cette convention et sa concrétisation sur le territoire national se réalise via la stratégie nationale pour la biodiversité 2011-2020 et son dispositif d’engagement des acteurs , mais aussi via plusieurs politiques de protection du patrimoine naturel. En 2007, le Grenelle de l’environnement a constitué un signal fort notamment pour mieux intégrer la biodiversité dans les politiques publiques. En septembre 2012, la conférence environnementale organisée par le Président de la République, a fait de la biodiversité l’une des deux priorités environnementales du gouvernement.
En France
- 1 espèce d’oiseaux sur 4,
- 1 espèce d’amphibiens et de reptiles sur 5,
- 1 espèce de mammifères sur 10
sont menacées de disparaître de la métropole (source liste rouge de l’UICN).
Derrière ces chiffres, se sont le fonctionnement des écosystèmes, et des services qu’ils nous rendent, qui sont menacés et qui remettent en question, à terme nos activités et modes de vie.
Les enjeux sont de taille et nécessitent une implication conjointe de l’Etat, des entreprises, de la société civile et des collectivités locales.
La biodiversité n’est pas qu’affaire internationale, la faune, la flore et les habitats naturels sont présents sur des territoires. Ils y constituent un patrimoine naturel commun qui est tout aussi précieux que le patrimoine architectural et culturel : c’est donc un patrimoine pour lequel nous devons nous mobiliser. D’ailleurs, les principaux représentants des collectivités territoriales françaises se sont engagés en faveur de la biodiversité dans le cadre de la convention internationale de Rio. De nombreuses initiatives locales et nationales permettent d’accroître régulièrement nos connaissances en matière de biodiversité (citons par exemple l’inventaire des Zones Naturelles d’Intérêt Écologique Faunistique et Floristique – ZNIEFF ). Cependant, celles-ci sont insuffisantes pour permettre d’avoir une connaissance suffisante des enjeux liés à la biodiversité, notamment ordinaire, dans les territoires.
À l’échelle d’une commune, le maire peut agir directement en faveur de la biodiversité en l’intégrant dans les politiques sectorielles et d’aménagement du territoire.
L’engagement de la commune envers la biodiversité, joue un rôle important dans la reconnection entre l’homme et la nature, ainsi qu’en termes de sensibilisation à l’environnement des citoyens au travers de la diffusion d’informations et d’une communication adaptée.
Cellule de base de la vie en société, la commune est aussi celle de la biodiversité.
Parce que, la diversité du vivant se retrouve partout dans nos squares, sur nos terrasses, dans nos jardins ; et qu’à l’image de celle de la forêt d’Amazonie ou des récifs coralliens, elle disparaît.
Parce que la commune est ensuite le lieu privilégié de l’action collective – celle-là même qu’appelle l’érosion de la biodiversité.
Parce qu’enfin, elle regorge d’individus passionnés qui vivent leur territoire et en connaissent chacune de ses composantes.
Du fait de la multiplicité des informations à collecter et du manque de moyens, il est souvent difficile de disposer d’un diagnostic des enjeux « biodiversité » à la fois stratégique et exhaustif, permettant aux acteurs locaux d’avoir une bonne vision de leur territoire. Ainsi, suite à l’expérimentation volontaire et réussie de certaines communes notamment des territoires de parcs naturels régionaux (par exemple le PNR Lorraine depuis 1993) et à une volonté forte du secteur associatif, le ministère en charge de l’Écologie a mis en place, en 2010 dans le cadre de l’Année internationale pour la biodiversité, un programme de développement des « Atlas de la Biodiversité dans les Communes » (ABC ), ceci afin d’encourager une vision stratégique de la biodiversité et de ses enjeux dans les territoires. La réussite des politiques de préservation et de valorisation de la biodiversité nécessite une bonne appropriation par la population, par les élus et les acteurs socio-économiques des enjeux liés à l’érosion de la biodiversité, ainsi qu’une meilleure compréhension de ce qu’elle représente. Connaître la biodiversité, c’est pouvoir agir pour la protéger et la valoriser à partir d’un diagnostic précis des enjeux. C’est ce que permettent les Atlas de la biodiversité communale (ABC).
« Toute personne a le droit, dans les conditions et les limites définies par la loi, d’accéder aux informations relatives à l’environnement détenues par les autorités publiques et de participer à l’élaboration des décisions publiques ayant une incidence sur l’environnement. »
C’est en vertu de cet article 7 de la Charte de l’environnement que la DRIEE met à disposition des données sur l’environnement en Île-de-France.
« DRIEE Ile de France : Développement durable et évaluation environnementale. »
Suite à l’expérimentation réussie de certaines communes, de parcs naturels régionaux et à une proposition du secteur associatif, le ministère de l’Écologie, de l’Énergie et du Développement durable (MEDDE) a mis en place, depuis 2010, dans le cadre de l’Année internationale pour la biodiversité, un programme de développement des ABC.
Chaque ABC est élaboré à l’échelle communale ou intercommunale, à partir d’un inventaire précis et cartographié des habitats, de la faune et de la flore et avec l’appui d’une équipe d’experts pluridisciplinaires.
Un ABC, pour quoi faire ?
- Pour sensibiliser et mobiliser les élus, les acteurs socio-économiques et les citoyens à la biodiversité
- Pour mieux connaître la biodiversité sur le territoire d’une commune et identifier les enjeux spécifiques liés
- Pour faciliter la mise en place de politiques communales ou intercommunales qui prennent en compte la biodiversité.
En quoi consiste-t-il ?
- La réunion de l’ensemble des acteurs locaux (élus, acteurs socio-économiques, grand public, scolaires, associatifs) afin de les sensibiliser à la biodiversité, de partager les connaissances déjà disponibles sur la biodiversité de la commune et de permettre à chacun de se mobiliser.
- L’engagement des actions afin de compléter les connaissances en matière de biodiversité : il s’agit notamment d’inventorier et cartographier la biodiversité, grâce à l’intervention de professionnels ou d’associations naturalistes mais aussi de susciter la participation du grand public à divers programmes de sciences participatives. La validation par les partenaires scientifiques du MEDDE de l’ensemble des protocoles proposés en garantit la rigueur scientifique et la valorisation ultérieure des connaissances nouvellement acquises.
- La possibilité pour la collectivité, grâce à l’amélioration des connaissances concernant les habitats naturels, la flore et la faune, d’identifier les actions à mettre en œuvre pour protéger et valoriser la biodiversité. Celle-ci peut ainsi élaborer des politiques communales ou intercommunales prenant en compte les enjeux en matière de biodiversité de son territoire.