COPIL septembre 2017 (Tous droits réservés) – Etude réalisée par Mme DUMONT Corinne et M. BAUDOIN Gérard
Après la période de nidification, de nombreux oiseaux se regroupent avant de partir en migration vers le sud. Ainsi, les hirondelles ou les étourneaux se réunissent tous les soirs en dortoir pour passer la nuit.
Il en est de même pour les Oedicnèmes criards, avec une différence essentielle, qu’ils se rassemblent le jour pour se reposer, et se déplacent au crépuscule pour se nourrir.
En faisant la moyenne du nombre d’Oedicnèmes présent du mois d’août au mois de décembre, depuis 1992 à 2017, nous constatons que le nombre maximum d’individus est atteint les deux premières semaines d’octobre.
En présence d’un grand nombre d’oiseaux, on pourrait s’attendre à ce que les zones de rassemblement soient facile à trouver et le comptage aisé à réaliser.
Il n’en est rien. Au moindre dérangement, les oiseaux se tapissent au sol et deviennent très difficile à voir.
Ainsi, sur la vue suivante, 7 individus étaient visibles. Après 10 minutes d’attente, il y en avait en fait 22.
Des chiffres record ont été atteint en 2001 avec 140 individus.
Cette espèce choisit des lieux tranquilles pour se rassembler, même parfois proche des habitations. Mais elle est très sensible aux dérangements et n’hésite pas à se déplacer en cas de troubles répétitifs.
Mais d’où viennent tous ces oiseaux ?
Le 28 septembre 1993, deux zones de rassemblement regroupaient 57 individus (R), dont 33 sur la Boucle de Guernes, et 24 sur la Boucle de Moisson.
Le 3 octobre, il n’y avait plus qu’un rassemblement de 54 individus.
Il semblait bien que le rassemblement totalisât l’ensemble des oiseaux des 2 Boucles.
Cette année-là, il n’y avait que 20 couples nicheurs (N) connus sur les 2 Boucles, 10 pour la Boucle de Guernes (BdG) et 10 pour Moisson (BdM).
En 2001, année record pour les rassemblements, nous n’avions que 18 couples nicheurs (N) dont 7 sur Guernes et 11 sur Moisson et un rassemblement de 140 individus (R).
D’où viennent tous ces oiseaux ?
18 couples soit 36 adultes.
Chacun des couples a niché au moins une fois, la ponte comprend 2 œufs.
- Hypothèse N° 1, supposons que les deux poussins aient éclos et atteint la taille adulte, nous arrivons à un total de 72 et non de 140.
- Hypothèse N°2, supposons que chaque couple ait niché 2 fois avec 2 œufs à chaque couvée, nous n’arrivons qu’à 108 et non 140.
- Hypothèse N°3, les oiseaux surnuméraires sont des oiseaux migrateurs. C’est l’hypothèse retenue dans le DOCOB actuel. Hors, en 2001, l’Oedicnème avait complètement disparu des Pays-Bas, de Belgique, de la plupart des sites du Nord de la France. De plus, comment expliquer que sur tous les sites de rassemblement connus, les maxima d’oiseaux présent soient atteints à la même période.
- Hypothèse N°4, les oiseaux manquants viennent de couples nicheurs non connus.
A partir de 2001, nous avons donc essayé de recenser tous les couples nicheurs dans la vallée de Seine ainsi que sur les coteaux avoisinants, depuis la Boucle de Chanteloup jusque la Boucle de Moisson et de voir l’évolution des zones de rassemblement.
En ce qui concerne la Boucle de Guernes, nous avons ajouté un paramètre concernant le territoire de nidification, à savoir dans des cultures, ou dans des zones de carrières, en cours d’exploitation ou de réaménagement.
Les résultats sont présentés ci-après de 2007 à 2016 :
– Colonne N°1 bleu foncé : Nombre de couples nichant dans les cultures en Boucle de Guernes
– Colonne N°2 rose : Nombre de couples nichant dans les carières en Boucle de Guernes
– Colonne N°3 gris : Nombre de couples nichant dans les cultures en Boucle de Guernes
– Colonne N°4 jaune : Total des couples nichant en Boucle de Guernes
– Colonne N°5 bleu clair : Total des couples nichant en Boucle de Moisson
– Colonne N°6 vert : Total des oedicnèmes présents en rassemblement sur les Boucles de Moisson et de Guernes
En bleu, le total des couples nicheurs dans les Boucles de Moisson et de Guernes.
En orange, le total maximum des Oedicnèmes présents les 15 premiers jours d’octobre.
En gris, nombre de site de rassemblements.
RESULTATS :
Après avoir atteint un maximum de 45 couples nicheurs en 2011, il faut constater depuis une diminution sensible du nombre de couple.
Plusieurs raisons peuvent en être la cause :
– Diminution des milieux favorables à la reproduction.
– Diminution des zones favorables aux rassemblements
PERSEPECTIVE D’AVENIR SUR LA ZONE NATURA 2000
Réserve Naturelle Régionale :
Plus aucun rassemblement à cause du dérangement permanent et du non respect des interdictions de pénétrer dans la réserve.
Zone dite de l’Oreille : Propriété privée d’accès interdit.
Plus aucun rassemblement à cause de la fermeture des milieux.
Ancienne criblerie : Propriété privée d’accès interdit.
Tentative de rassemblement, mais avenir incertain à cause des dérangements et projet de chemin.
Domaine régional de Flicourt :
Plus aucun rassemblement à cause de la fermeture des milieux.
109 de Guernes secteur 2 :
Plus aucun rassemblement à cause de la fermeture des milieux.
Ferme de Flicourt : Une partie doit être remise en culture une autre doit être gérée par les chasseurs comme site de reproduction et de repos.
Plus aucun rassemblement à cause de la fermeture des milieux.
Sandrancourt, Bois de la plaine, les Bretelles : Site en cours d’exploitation ou de réaménagement.
Plus aucun rassemblement à cause des dérangements.
La Plaine de Guernes, les Fonciers :
Rassemblement, à suivre.
En Ile de France 3 espèces d’hirondelles (famille hirundinidés) peuvent être rencontrées :
L’hirondelle rustique, rurale et semi-rurale :
L’hirondelle de fenêtre, plutôt urbaine.
L’hirondelle de rivage, au niveau des berges des fleuves ou dans les carrières.
A ne pas confondre avec les martinets noirs (famille apodidés).
La plupart des hirondelles sont en déclin.
Les raisons sont connues et multiples, toutes sont causées par les interactions humaines :
- Les pesticides et la suppression des haies et des mares.
- La transformation de l’habitat rural, les matériaux et formes modernes de l’habitat urbain.
- La destruction des nids.
“Petit rappel à la Loi“
Les hirondelles et martinets sont intégralement protégées par la loi (individus et habitat/nids) (article L411-1 du code de l’environnement) et leur atteinte est punie (article L415-3) par une amende pouvant aller jusqu’à 15 000€ et/ou un an de prison.
Elles auront parcouru des milliers de kilomètres pour se reproduire chez nous.
Alors si vous êtes propriétaire d’une maison ou d’une grange, réservez-leur le meilleur accueil, en plus elles portent bonheur !